ConcertationLes secteurs public et privé main dans la main pour la relance de la croissance

Les secteurs public et privé main dans la main pour la relance de la croissance

Les opérateurs économiques ont répondu nombreux à l’appel du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) ce mardi, 20 février 2018. En effet, une concertation entre le secteur public et le secteur privé s’est tenue ce jour au siège du GICAM.

Présidée par le ministre Louis Paul Motaze, la rencontre a rassemblé les principaux représentants du secteur privé (GICAM, Chambre de Commerce, ECAM, MECAM) et de nombreux partenaires au développement : Société Financière Internationale, PROPARCO, ou encore KFW, banque allemande pour le développement.

L’objectif de cette rencontre, qui se tient sur deux jours, est de partager les orientations stratégiques actuelles du Gouvernement pour la relance de la croissance. Tout d’abord, il est question pour ce dernier de renforcer son dispositif d’accompagnement du secteur privé pour lui permettre de mobiliser l’épargne et avoir accès aux guichets de financement mis en place par des institutions financières internationales à l’instar de la Société Financière Internationale (SFI) et de la Banque Européenne d’Investissement (BEI). Ensuite, il s’agit de présenter les critères de sélection des champions nationaux, les premiers résultats de l’enquête sur le climat des affaires de décembre 2017, ainsi que les préliminaires du Recensement Général des Entreprises (RGE2). Cette rencontre est également l’occasion de présenter et de valider les termes de référence pour la promotion des exportations du Cameroun vers l’Union Européenne.

Le discours de Célestin Tawamba, président du GICAM et, par ailleurs, président de la Plateforme du secteur privé, se voulait un véritable plaidoyer en faveur de l’entreprise camerounaise, qui doit être mise « au cœur de toutes les politiques économiques ». Il n’a pas manqué de relever que « bon nombre de PME n’ont pas pu bénéficier de marchés importants dans le cadre de la CAN 2019 ».

Le président du GICAM a également rappelé la nécessité de miser sur les champions nationaux, résolution prise lors de la rencontre entre le MINEPAT et le secteur privé en mars 2016. « Les champions nationaux sont des composantes importantes de la politique industrielle », a-t-il déclaré.

Célestin Tawamba s’est également attardé sur le dialogue public-privé, qu’il veut plus franc et ouvert, au regard des ambitions à la fois de l’Etat et du secteur privé pour la croissance économique du pays. Et de préciser : « Nous sommes co-responsables de l’avènement [...] d’une administration de développement [...] et d’un secteur privé ambitieux et performant ».

Le tableau de l’activité économique dépeint par la suite est pessimiste, le taux de croissance étant en baisse constante depuis 2015. Assez pour que le président craigne que le pays ne s’éloigne de l’émergence économique annoncée pour 2035. 

La conclusion de Célestin Tawamba est un cri vers les pouvoirs publics, à qui il demande « la prise urgente de mesures concrètes qui renforcent la compétitivité de nos entreprises ».

Dans un discours passionné, le ministre a reconnu que le secteur privé devait jouer un rôle primordial dans la relance de l’économie. « Nous sommes dans le même bateau pour relancer la croissance, vaincre la crise et changer structurellement l’économie », a-t-il déclaré.

S’agissant des champions nationaux, l’Etat doit faire preuve de volontarisme, les identifier et les accompagner dans leur développement. L’industrie pharmaceutique a été mentionnée comme potentiel secteur à accompagner.

A son tour, Louis Paul Motaze s’est attardé sur la situation économique du pays. Après avoir relevé le caractère résilient de l’économie nationale, il a préconisé de renforcer sa diversification, de même que le secteur privé. C’est pourquoi le MINEPAT apporte des appuis directs aux PME, dont la grande majorité a du mal à trouver un financement. Une précision a été apportée : il ne s’agit pas, ici, de se substituer aux banques, mais plutôt d’obtenir un effet de levier.

Pour ce qui est de la balance commerciale du pays, son déséquilibre vient de deux produits : le riz et le poisson, importés en très grande quantité. « Nous avons de quoi être auto-suffisants en riz et poisson », a annoncé le ministre. C’est pourquoi il effectuera des descentes sur le terrain afin d’identifier d’éventuels bassins de production. L’île de Manoka, par exemple, réputée pour fournir beaucoup de poissons.

Le ministre a également brièvement présenté la structure de l’aide apportée au Cameroun via le programme conclu avec le FMI en 2017 : 1/3 du financement vient du FMI et 2/3 d’autres partenaires au développement : Banque mondiale, BAD, Union européenne, AFD. Il s’agit là de prêts-projets.

Pour clore son propos, le ministre a fermement déclaré que des mesures seraient menées afin de rendre l’économie plus compétitive et assuré de sa disponibilité à rencontrer souvent le secteur privé dans la capitale économique.

Au programme demain : la lecture des conclusions et recommandations issues de la concertation et, surtout, l’adoption d’une feuille de route conjointe MINEPAT-Secteur privé pour l’année 2018.

Lire le discours complet de Célestin Tawamba.

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