EntreprisesMigration de l’économie informelle vers l’économie formelle : proposition de stratégie pour le GICAM

L’expansion du secteur informel en Afrique et au Cameroun en particulier impose des contraintes spécifiques dans la définition et la mise en œuvre des stratégies de développement économique et social et de promotion du secteur privé, dans un contexte où l’orientation choisie est celle de l’économie de marché.

Certains auteurs reconnaissent au secteur informel des atouts importants dans un contexte de précarité :

  • il est un secteur refuge fournissant une occupation et des revenus à des millions de personnes qui, autrement, n’auraient aucun moyen de survie ;
  • Il regroupe un vivier immense d’entrepreneurs qui pourrait prospérer s’il n’était pas entravé par un système réglementaire et bureaucratique « inadéquat ».

Si de telles considérations sont tout à fait avérées et amènent les pouvoirs publics à afficher une attitude complaisante à l’égard du secteur informel, il n’en demeure pas moins que ce dernier regroupe un pan considérable des activités économiques qui échappent à la régulation dont l’efficacité conditionne pourtant celle d’un système d’économie de marché. Son importance réduit proportionnellement la capacité des politiques de promotion du secteur privé à parvenir à des résultats probants. En outre, l’informel se caractérise par la précarité, la vulnérabilité, des performances économiques dérisoires et est, par conséquent, une vaste zone de marginalisation, de discrimination, de pauvreté, de conditions insalubres, de travail dangereux et le nid des pires formes de travail des enfants.

Parmi les difficultés inhérentes à l’existence d’un secteur informel aussi répandu, se pose celle de la maîtrise de ses interrelations avec le secteur formel. L’informel s’exprimant dans des activités parfaitement illégales, il décloisonne les deux mondes que sont celui de l’économie formelle et celui de l’économie informelle.

Une approche partenariale public/privé est nécessaire, ainsi qu’une synergie d’actions pour porter des fruits. Le GICAM, organisation patronale engagée dans la mobilisation des acteurs pour l’accélération de la croissance, est parfaitement conscient de cet état de fait. Le Groupement a notamment entamé une démarche pour la mise en place du « Club des Très petites entreprises du GICAM -CTPE ».

L’efficacité de cette initiative repose en grande partie sur la capacité du Groupement à développer des initiatives et services contribuant au renforcement des capacités de cette catégorie d’entreprises et faire ainsi du CTPEG, une instance suffisamment attractive pour tirer les unités de production informelle vers une formalisation.

C’est dans cette optique que le GICAM a sollicité l’appui technique et financier du Bureau International du Travail (BIT) pour la réalisation d’une étude dont les conclusions devraient forcement conduire à renforcer ses capacités d’offre de service et répondre mieux aux préoccupations susmentionnées.

En réponse à cette requête, le BIT a recruté un consultant de haut niveau pour la réalisation de cette étude dont le rapport sera soumis à validation au cours d’un atelier prévu au siège du GICAM le jeudi, 06 avril 2017 dès 10 h.

Les participants à cette rencontre adopteront les fondamentaux d’un partenariat public/privé visant à favoriser la migration des unités évoluant dans l’économie informelle vers l’économie formelle et de renforcer les capacités du GICAM en vue de la mise en place d’une offre de services compétitive dans ce domaine.



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