Commission économie numériqueCafé Virtuel: L'industrie et le numérique

Café Virtuel: L'industrie et le numérique

Dans le but de faciliter la mise en relation et les échanges entre professionnels d’une part, et entre professionnels et entreprises d’autre part, le GICAM a organisé ce jeudi 5 novembre 2020 la deuxième édition du café virtuel sous le thème « Industrie et numérique ». 

Animé par Mme Reine MBANG ESSOBMADJE, CEO de Evolving Consulting, et présidente de la Commission Economie numérique du GICAM, ce Café Virtuel a connu la participation de :

  • Audrey CHICOT Directrice Générale Multiservices et matériel industriel MSMI ;
  • Emmanuel WAFO Directeur Général de MIT-CHIMIE, Président de la commission Economie et développement de l’entreprise au sein du GICAM
  • Christian FOSSO Directeur Général de FIMEX International ;
  • Et un Invité Mystère.

Après l’introduction de la modératrice, les intervenants se sont exprimés à tour de rôle.

Mme Audrey CHICOT s’est exprimée dans un premier temps sur le vaste domaine qu’est la métallurgie et de manière plus spécifique, la fabrication mécanique et la maintenance industrielle qu’elle a défini comme étant le socle de toute industrialisation. Ensuite elle s’est attardée sur les défis du secteur de la métallurgie au Cameroun et le plus important selon elle est la difficulté à répondre à la demande locale qui n’arrive pas à être satisfaite du fait d’un déficit en capacité de machine. L’objectif étant de pouvoir satisfaire non seulement les grandes industries mais aussi l’artisanat. Son conseil à la Jeunesse dans le secteur est de prendre l’expérience auprès des plus anciens.


M. Emmanuel WAFO a commencé en rappelant qu’actuellement nous sommes dans une situation alarmante parlant du secteur secondaire qui est en régression et qui ne représente que 27 % du PIB Camerounais alors que c’est ce secteur là même qui est censé impulsé l’évolution des autres, on pense entre autres à la transformation industrielle. La solution serait selon lui que tous les acteurs (Etat, secteur privé, organisations patronales) s’accordent sur une stratégie commune de développement du secteur secondaire basée sur trois piliers de l’environnement camerounais à savoir l’agro-industrie, l’énergie et les transports. Cela passe aussi par une vraie volonté d’accompagnement des champions nationaux ainsi que l’incitation à l’entreprenariat industriel et l’accès aux financements.


M. Christian FOSSO s’est attaqué quant à lui à l’épineux problème du marché intérieur. Il a fait remarquer par exemple qu’aujourd’hui les produit locaux (Made in Cameroon) coutent plus cher que les produits importés, cela couplé à la qualité parfois médiocre et au faible pouvoir d’achat du camerounais, pose un gros problème de compétitivité. Par ailleurs parlant de l’industrialisation il se pose le problème de main d’œuvre « spécialisée » qui est très rare, la quantité y est mais pas toujours la qualité. Néanmoins tout n’est pas noir, il existe des lueurs d’espoir. Par exemple les multiples projets de barrages hydro-électriques qui pourraient grandement améliorer l’offre énergétique, les bailleurs de fonds de plus en plus enclin à financer l’industrialisation, la multiplication des filières industrielles dans les instituions supérieure. Il terminera son propos en insistant lui aussi sur le fait que l’Etat doivent mettre en place des mécanismes de facilitation et d’accompagnement des industriels locaux.

La phase des échanges s’est articulée autour plusieurs sujets tels que :

  • Le Plan Directeur d’Industrialisation (PDI), son contenu, sa mise en œuvre. Mme CHICOT nous rappelle ici quelle sont les priorités, à savoir l’agro-alimentaire, l’énergie, les financements, les infrastructures. L’énergie doit se rapprocher des foyers de production agro-alimentaires décentralisés pour favoriser la transformation. Les banques doivent libérer l’industrie de la même manière qu’elles le font avec les commerçants. Elle propose aussi la création d’un comité de veille stratégique avec des techniciens de terrain dans le but de suivre de manière profonde la mise en place de ce PDI


  • La compétitivité entre les entreprises locales et les multinationales. M. WAFO pense qu’il serait prétentieux pour les industries locales de penser pouvoir rivaliser avec les multinationales de par la différence d’expérience, de moyens, de procédés, qui est abyssale. Il conseille par contre que les entreprises locales s’orientent vers des marchés de niches qui ne sont pas en concurrence avec les multinationales. Mais aussi de faire des partenariats avec ces grands groupes pour favoriser au maximum le transfert de connaissances et de compétences afin de préparer le futur de notre industrialisation.


  • L’industrie 4.0, est-ce applicable pour les industries camerounaises ? Et de manière plus globale quelle est la place du numérique dans l’industrie camerounaise aujourd’hui ? M. FOSSO indique que le numérique est bien présent dans l’écosystème camerounais à travers plusieurs exemples, tels que le contrôle à distance des machines dans l’industrie, la gestion en ligne des stocks et compte d’entreprise, la communication électronique, et l’exemple le plus parlant étant pour lui le paiement mobile qui ne nécessite aucun déplacement.

Par la suite nous avons découvert l’invité mystère qui n’était autre que le Vice-président de la BDEAC (Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale) M. Marcel ONDELE. De prime à bord M. ONDELE nous a rappelé que les sujets tels que l’industrialisation sont au cœur des priorités de la BDEAC, et il s’agit là d’une excellente occasion pour la BDEAC de se rapprocher des industriels Camerounais. Il nous a par la suite fait une revue globale des projets intégrateurs de la CEMAC qui gravitent autour de quelques axes tels que la facilitation des transports et des échanges, la production et l’interconnexion des réseaux électriques et de communication…


Après cette présentation de M. ONDELE est venue la phase des échanges, avec ce prestigieux invité lors de laquelle les différents participants se sont attardés sur des questions telles que :

  • La sélection concrète des projets ainsi que leur financement par la BDEAC ;
  • Le problème de l’exploitation du potentiel hydro-électrique du Cameroun qui pourrait desservir toute la CEMAC ;
  • Le problème des corridor routiers sous-régionaux.


Ce café virtuel s’est conclu sur les conseils des panelistes pour réussir dans le domaine de l’industrie :

  • Avoir une bonne dose de patriotisme et d’abnégation ;
  • Valoriser la production locale ;
  • Avoir beaucoup d’ambition et de persévérance ;
  • Résilience et amélioration de partenariat public privé.

M. ONDELE nous rassurer de sa disponibilité et celle de la BDEAC à accompagner l’industrie Camerounaise dans son développement.

Le Mot de fin a été donné M. Alain Blaise BATONGUE qui a félicité l’ensemble des panélistes, et a tenu à rassurer tout le monde quant à l’engagement de la BDEAC à financer les porteurs de projet avec un témoignage à l’appui.


 

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