Date : 24/10/2019 17:30
C’est au nom de l’ensemble de la
communauté des affaires que le Président du GICAM M. Célestin TAWAMBA, a pris
la parole ce
jeudi 24 Octobre à l’immeuble siège du Groupement à Douala – Bonanjo à
l’occasion de la concertation entre Monsieur Jean-Yves Le DRIAN, Ministre de
l’Europe et des Affaires Etrangères de France, et le secteur privé camerounais.
D’entrée de jeux, il a rappelé le
contexte difficile dans lequel intervient cette rencontre, tant pour l’Etat que
pour les entreprises ; difficultés causées par des problèmes économiques,
sécuritaires et de gouvernance économique.
« …Les affaires sont en baisse
lente mais continue depuis une dizaine d’années, et cette baisse est
susceptible de s’accélérer si rien n’est fait pour lever tous les freins et
obstacles majeurs au développement des activités des entreprises. »
Exprimant le souhait de la
communauté des affaires que cette rencontre marque le point de départ de la
refondation du partenariat entre la France et le monde des affaires
camerounais.
Il est allé plus loin en précisant qu’il « s’agit de
redéfinir cette relation dans le sens d’un partenariat rénové, responsable, équilibré,
ouvert et fécond, dans lequel l’Entreprise et le secteur privé sont placés au
cœur de la stratégie de développement. »
Ce
nouveau partenariat se déclinerait donc à travers :
-L’appui
à l’amélioration constante du climat des affaires pour des entreprises plus
compétitives. L’entreprise est le moyen le plus sûr qui permettrait d’offrir
des emplois décents à la jeunesse et ainsi éloigner le spectre d’expéditions
périlleuses vers l’Europe. L’entreprise est le seul rempart contre cette bombe
à retardement que constituerait une jeunesse sans emploi, au péril de
l’équilibre général de nos sociétés. Pour ces jeunes, la seule bouée de
sauvetage c’est l’entreprise, et non celles qui sont lancées aux migrants en
détresse lors de leurs traversées en haute mer;
-La
prise de mesures appropriées pour améliorer la fluidité des opérations des
transferts et à dissiper les inquiétudes portant sur le risque de dévaluation
du Fcfa, afin de rétablir un minium de confiance avec nos partenaires;
-Le
renforcement des capacités des personnels de l’administration et l’acquisition
d’une culture pro-business (formation des procureurs, de l’administration
fiscale et douanière);
- L’affectation
d’une partie du financement du C2D à la reconstruction des infrastructures
prioritaires dans le NOSO, dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations
du Grand Dialogue National ;
- La
réorientation d’une partie de l’aide publique au développement vers les
secteurs privés productifs à fort potentiel d’emploi;
-Le
changement de paradigme des modalités d’appui au secteur privé des organismes
spécialisés dont la PROPARCO, afin d’adapter les financements aux besoins et
spécificités des PME;
- L’infléchissement
des programmes du FMI dont la mise en œuvre dans nos pays se traduit en général
par une pression fiscale accrue et contre-productive sur les entreprises du
secteur formel déjà fragilisées par les coûts de facteurs;
- La
facilitation de l’obtention des visas d’affaires, afin d’accroître la mobilité
des chefs d’entreprise dont les fournisseurs et partenaires sont dans leur
majorité généralement basés dans des pays de l’Union européenne, et
principalement la France."
Tout à fait d’accord avec les propos du
Président, le Ministre M. Jean-Yves Le DRIAN, bien qu’ayant un emploi du temps
très chargé, a absolument tenu à rencontrer le secteur privé afin, a-t-il dit,
de relancer le partenariat entre le Cameroun et la France à la demande du
Président français Emmanuel MACRON, compte tenu des difficultés que le Cameroun
à rencontrées et desquelles il en sort progressivement. La relance de ce
partenariat passe inévitablement à travers le partenariat entre les entreprises
camerounaises et françaises.
En droite ligne de cette volonté, la
France tient à renforcer les relations économiques avec le Cameroun pour
améliorer ce qui existe déjà. Par exemple, le 2ème pont sur le
Wouri : « quoi de mieux qu’un pont pour symboliser la relation que
nous souhaitons entretenir avec le Cameroun ».
De plus, la France souhaite renforcer le
Cameroun dans l’intégration nationale, l’amélioration du climat des affaires
reconnaissant l’existence de contraintes telles que la fiscalité, les délais de
transfert de fonds, le contexte d’insécurité…
La France, disposée à aller jusqu’au
bout de son engagement, à relancé le dialogue sur le sujet des devises,
les arriérées de paiement de certaines entreprises françaises et suit de près
l’engagement du soutien budgétaire.
M. Jean-Yves Le DRIAN a également
relevé, suite à sa visite dans une Startup de la place, que l’innovation est un
élément central du développement et a souligné qu’il y a un vivier considérable
au Cameroun, étant frappé par l’immense potentiel d’investissement et de développement
dont regorge le pays.
Il s’en est suivi un bref échanges avec
les opérateurs économiques présents et le couronnement sous forme d’échange de
cadeaux symboliques entre le Président Célestin TAWAMBA et le Ministre Le
DRIAN.