Communiqué de presseEnvironnement des affaires et Doing Business 2018 :
Le GICAM pour plus d'audace et de célérité dans la mise en oeuvre des réformes

Environnement des affaires et Doing Business 2018 : <br />Le GICAM pour plus d'audace et de célérité dans la mise en oeuvre des réformes

Le Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) a examiné avec l’attention qu’il mérite le Doing Business 2018 de la Banque Mondiale. Ce rapport a pour but d’étudier les réglementations qui favorisent l’activité économique.

Publié chaque année, le Doing Business permet d’élaborer, pour l’année précédente, un classement des pays quant à la facilité d’y faire des affaires, à partir de dix indices : 1. Création d’entreprise, 2. Obtention d’un permis de conduire, 3. Raccordement à l’électricité, 4. Transfert de propriété, 5. Obtention des prêts, 6. Protection des investisseurs minoritaires, 7. Paiement des taxes et impôts, 8. Commerce transfrontalier, 9. Exécution des contrats, 10. Règlement de l’insolvabilité.

Tout en nous réjouissant des efforts entrepris par le Gouvernement dans le cadre de la mise en œuvre des résolutions du Cameroon Business Forum (CBF), le GICAM tire deux grands enseignements du classement 2017 :

1° sur 190 économies, le Cameroun reste mal classé, même s’il gagne 03 places en passant de la 166 ème en 2016 à la 163 ème en 2017. En Afrique, le Cameroun n’est classé que 35 ème sur 52, loin derrière des pays comparables comme la Côte d’Ivoire (18 ème ) et le Sénégal (19 ème ), loin derrière le Mali (20 ème ) et le Niger (21 ème ) et bien loin encore que le quintet de tête, dans l’ordre : l’Île Maurice, le Rwanda, le Maroc, le Kenya et le Botswana ;

2° l’engagement des réformes a une incidence heureuse sur le rang d’un pays. Par rapport au critère « Création d’entreprise », en ramenant à 100 000 FCFA le montant du capital minimum requis pour créer une SARL en 2016 et en rendant optionnel le recours au notaire pour cette forme d’entreprise, le Cameroun progresse de 17 places, de la 149 ème à la 122 ème . De même, au regard de l’Indicateur « Obtention des prêts », l’amélioration du système d’information sur le crédit, par la mise en place en 2016 de la plateforme CIP-FIBANE-CASEMF, fait progresser le Cameroun de 65 places, de la 133 ème à la 68 ème en 2017. A l’inverse, et s’agissant de l’indicateur « Raccordement à l’électricité », le Cameroun perd 32 places pour se retrouver désormais 121 ème et occupe peu ou prou les mêmes places au regard des sept autres indicateurs.

Beaucoup reste donc à faire ! Le Gouvernement doit s’atteler à engager des réformes dans tous les domaines, en particulier dans ceux où il occupe un mauvais rang, à savoir : (i) Paiement des taxes et impôts, (ii) Commerce transfrontalier et (iii) Transfert de pro-priété, pour lesquels le GICAM en appelle à l’élimination des facteurs bloquants identifiés dans le Doing Business :

  • « Paiement des taxes et impôts» : la pression fiscale sur les entreprises représente 57,7% de leurs résultats alors que la moyenne pour les économies d’Afrique subsaharienne est de 46,8%. De plus, le temps consacré au paiement des taxes et impôts est de 624 heures en moyenne par an contre 281 heures pour les économies d’Afrique subsaharienne ;
  • « Commerce transfrontalier »: les coûts à l’exportation et à l’importation représentent près du double de la moyenne observée en Afrique subsaharienne. De même, les délais d’embarquement à l’exportation et de désembarquement à l’importation sont respectivement de 268 heures et 434 heures, contre 188 heures et 240 heures en moyenne pour l’ensemble des économies d’Afrique subsaharienne ;
  • « Transfert de propriété »: les délais de transfert de la propriété sont en moyenne de 86 jours contre 60 jours pour les économies d’Afrique subsaharienne, tandis que les coûts de transfert représentent 19% de la valeur de la propriété contre seulement 7,8% en moyenne en Afrique subsaharienne.

C’est le lieu pour notre organisation patronale d’en appeler au Gouvernement pour plus d’audace et de célérité dans la mise en œuvre des réformes identifiées et dans l’élaboration de nouvelles réformes.

Ceci étant dit, si le Doing Business a démontré son utilité comme produit de connaissance, il ne saurait toutefois traduire l’état global de l’environnement des affaires ainsi que la facilité à faire des affaires. Ceci tient à sa méthodologie et, à cet égard, les limites sont de deux ordres :

  • d’une part, la mise en place de critères standardisés à l’échelle mondiale suscite des interrogations sur la valeur intrinsèque de ce classement ;
  • d’autre part, les dix indicateurs retenus constituent une source d’information assez restreinte. De fait, n’y figurent pas des variables essentielles comme la sécurité juridique, le niveau de corruption, la stabilité macro-économique, la qualité de la main d’œuvre, la qualité des infrastructures et bien d’autres.

C’est la raison pour laquelle, dans des propositions de refonte du CBF récemment adressées au Gouvernement, le GICAM a, entre autres, souligné la nécessité d’axer son travail d’évaluation de l’environnement des affaires sur un spectre d’indicateurs plus large dont ceux du Doing Business. C’est dans cette perspective que le Groupement publiera dans les prochains mois et sur une base périodique, un tableau de bord du secteur privé.

Fait à Douala le 26 novembre 2017

Célestin Tawamba
Président  

 

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