Date : 23/10/2019 21:44
Le
mardi 22 octobre 2019 restera marquée dans les annales du Groupement
Inter-Patronal du Cameroun comme celui où le GICAM a accueilli, pour la
première fois et de manière simultanée, trois (03) membres du Gouvernement.
Il
était en effet 10 heures lorsque Messieurs Gabriel
MBAIROBE, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Henri EYEBE AYISSI, Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières et Dr. TAÏGA, Ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries
Animales accompagnés de Monsieur
Célestin TWAMBA, Président du GICAM, ont fait leur entrée dans la salle de
conférence André SIAKA du GICAM, où un important parterre de personnalités avait
déjà pris place du la journée du foncier, de l’agriculture et
de l’élevage au GICAM.
Au
rang de ceux-ci :
-Les
membres du Conseil d’administration du GICAM ;
-Les
présidents d’organisations du secteur privé et du monde agricole ;
-Les
responsables et dirigeants d’entreprises des secteurs agricole et
agro-industriel ;
-Les
représentants de partenaires au développement ;
-Les
représentants des entreprises de services connexes à l’agriculture (banque,
finance,
-Des
membres de la Chambre Nationale des Notaires du Cameroun ;
-De
nombreux jeunes porteurs de projets agricoles ;
-Des
représentants de la presse écrite et audio-visuelle ;
-De
nombreux responsables administratifs.
Le
contexte et les objectifs de la Journée ont été précisés par Monsieur Célestin TAWAMBA dans son mot
de bienvenue. Se réjouissant de la synergie gouvernementale illustrée par la
présence des trois ministres, le Président du GICAM est revenu sur les défis qui
s’imposent à notre pays sur le plan économique dans contexte dégradé par les
problèmes sécuritaires, la volatilité des cours des matières premières et un environnement
des affaires toujours peu attractif.
Face
aux résultats en demi-teinte qui exigent la quête de nouveaux relais de
croissance, le GICAM propose de s’appuyer sur les atouts que sont l’attachement
de l’ensemble de la population pour la terre, l’expertise agro-industrielle du
pays, sa diversité agro écologique pour déployer un nouveau modèle économique articulé
autour d’un « turbo agricole » dont les performances seront tributaires entre
autres de la résolution de la question foncière.
La
rencontre du jour a ainsi été envisagée pour échanger sur les dynamiques et
réformes récentes dans le foncier, l’agriculture et de l’élevage et tracer les
perspectives pour le développement des chaînes de valeurs agro industrielles à
l’aune du modèle que le GICAM préconise dans son Livre Blanc de l’économie
camerounaise qui sera bientôt publié.
A
la suite du Président du GICAM, les détails sur ce modèle ont fait l’objet d’un
exposé technique de Monsieur Vincent KOUETE, Secrétaire Exécutif Adjoint du
GICAM. Il s’agit de capitaliser les atouts du Pays et l’engagement de ses
acteurs pour faire de la promotion des filières agro-industrielles, le pilier
principal de la stratégie économique post-DSCE. Cette promotion devrait alors
reposer sur des clusters organisés autour des véritables champions nationaux
bénéficiant de l’attention et de l’accompagnement nécessaires.
Il
s’agit notamment d’arrimer, aux besoins de leurs développements, les politiques
sectorielles de Recherche – Développement, de développement des infrastructures,
d’accès aux intrants, de régulation des échanges commerciaux (interne et
échanges internationaux), de fiscalité, de financements, de formation
professionnelle et de développement de l’infrastructure qualité.
Parmi
ces politiques sectorielles, des réformes rapides sont indispensables pour davantage
sécuriser les droits, améliorer et simplifier les procédures d’accès au
foncier. En la matière, le GICAM souhaite notamment que le Gouvernement définisse
et vulgarise les modalités et critères d’accès aux réserves foncières déjà
constituées à l’initiative du MINDCAF.
Ouvrant le bal des interventions des
membres du Gouvernement, Monsieur Gabriel
MBAIROBE, Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, a entretenu
l’assistance sur les défis de l’agriculture au Cameroun. Ceux-ci se déclinent
d’abord en termes d’accroissement des productions, tant des cultures de rente
que des cultures vivrières, mais aussi en termes d’amélioration de la sécurité
alimentaire, de meilleur approvisionnement des industries en matières
premières, de création d’emplois et de conquête de parts de marchés à
l’international.
Pour
lever les nombreuses contraintes parmi lesquelles figurent en bonne place les
problématiques du foncier et du financement, de nombreuses réformes ont été
entreprises au cours des dernières années. Le Ministre a évoqué, entre autres,
la réhabilitation des fermes semencières, la promotion de la mécanisation, la réforme
des projets et programmes pour les adapter aux développements des filières et
la mise en place d’un fond de refinancement.
Se
présentant en véritable VRP du secteur, il a présenté les opportunités pour les
investisseurs privés, notamment dans la culture du riz, du maïs, de la Banane
dessert, du manioc, de l’huile de palme, du plantain et de l’anacarde. La
transformation locale de cacao, la fabrication des outils et engins mécanique
et la production d’engrais
Dr. TAÏGA, Ministre
de l’Elevage, des Pêches et des Industries Animales a poursuivi dans la même
lancée. Le Cameroun possède, selon lui, tous les atouts pour être une terre d'élevage
(grande diversité agroécologique, ressources en eaux très importantes, réseau
hydrographique très dense, façade maritime plus de 360 km. L’ambition désormais
retenue par le pays est alors de produire suffisamment de viande (bovin,
Caprin-ovin ; poulets chair, porcs), de lait (bovin-lait), d’œufs (pondeuses) et
de poissons (Pêche et aquaculture) pour satisfaire les besoins nutritionnels
des populations, les besoins en matière des agro-industries et dégager des
excédents pour l'exportation.
S’appuyant
sur des illustrations fortes, le Ministre a invité les opérateurs du secteur
privé à investir dans ces différentes filières, qui, en outre, présentent
l’avantage d’être moins exigeantes en ressources foncières. Les réalisations
récentes du Gouvernement en termes d’infrastructures (un abattoir à Ngaoundéré,
des entrepôts de 3000 à 14000 m3 à kribi, Yaoundé, Ebolowa et Ngaoundéré) ainsi
que des programmes d’accompagnement tels que le PRODEL sont autant de leviers
sur lesquels les investisseurs pourront s’appuyer.
Le
bal des interventions des membres du Gouvernement a été clôturé par Monsieur Henri EYEBE AYISSI, Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières. Après avoir évoqué les considérations d’ordre général sur le
foncier et l’économie, il a présenté les dispositifs et les incitations
spécifiques consacres par la législation foncière et domaniale pour la
promotion des activités agropastorales, les leviers de modernisation de la
gouvernance foncière et enfin, les perspectives sur le chemin de l’émergence de
notre économie.
L’orateur
a ainsi décliné l’ambition de son Département Ministériel qui est de moderniser
la gestion domaniale, cadastrale et foncière en vue de promouvoir la mise en
place des projets de développement dans les secteurs prioritaires et de
faciliter l’accomplissement des procédures, à l’effet notamment d’en réduire
les délais et les coûts. De manière opérationnelle, il s’agit, conformément à
la réglementation et en fonction des différents statuts des terrains, de les attribuer
aux investisseurs, en concession ou à bail, en ce qui concerne les terrains du
domaine national, de gré-à-gré, par adjudication et à bail, pour ce qui est des
dépendances du domaine privé de l’Etat, et via des autorisations d’occupation
s’agissant des terrains du domaine public.
Pour
tirer pleinement profit des incitations et facilitations impulsées dans le
secteur, il a appelé les chefs d’entreprises de s’approprier les dispositifs
légaux relatifs aux modalités d’accès à la terre et notamment les dispositions
de la Circulaire n°001/CAB/PM du 1er avril 2014 relative aux dispositions
applicables aux investisseurs pour l’accès à la terre au Cameroun et celles de
la Circulaire n°005/PM du 13 juin 2012
relative aux clauses générales applicables aux investisseurs étrangers.
Ces incitations concernent notamment
la fiscalité incitative avec des barèmes dégressifs, la création des Services
Régionaux des Affaires Juridiques, l’éclatement des Conservations foncières en
trois dans les deux grandes métropoles Yaoundé et Douala, la création des
Guichets Uniques de facilitation des transactions foncières et domaniales pour
les entreprises commerciales.
En outre, le MINDACF a déjà réalisé
des avancées considérables dans la constitution
des réserves foncières, l’implantation du réseau géodésique national, la
confection de la cartographie nationale numérique à grande échelle et
l’’informatisation et la numérisation des services cadastraux, fonciers et
domaniaux. En perspective, il entend poursuivre les réformes juridique,
institutionnelle et infrastructurelle en synergie d’action
« public-privé » indispensable pour une gouvernance foncière apte à
soutenir la promotion des filières végétales et animales.
Les
différentes interventions, fortes appréciées, ont laissé place à une séance
d’échanges riche et intense avec les autres participants présents. Les observations,
propositions, interrogations et préoccupations formulées par ceux-ci ont donné
l’occasion aux trois Ministres présents d’apporter des précisions et des
éclairages sur :
-La
disponibilité des terres et notamment des réserves foncières de 940 ha déjà
constituées par le MINDCAF ;
-Les
coûts de la redevance domaniale ;
-Les
réformes pour alléger la pénibilité et améliorer l’attractivité des activités
agricoles auprès des jeunes ;
-Les
délais de traitements des dossiers ;
-Les
modalités de saisine des différentes administrations ;
-Les
mesures de sauvegarde décidées pour sécuriser les titres fonciers et limiter
les détournements d’objets et autres dérives constatées ;
-Les
programmes d’aménagement des pistes rurales et les responsabilités des
collectivités locales en la matière ;
-Les
dispositifs mis en place pour renforcer la fiabilité des titres fonciers ;
-Les
orientations envisagées pour la valorisation du statut de l’entrepreneur
agricole ;
-Les
perspectives pour la mise en œuvre du régime de co-propriété ;
-Les
perspectives de concertations plus élargies, notamment la table ronde de
l’agriculture envisagée pour 2020 ;
-Les
ressources foncières disponibles qui peuvent être mise à la disposition du
GICAM pour le déploiement de son initiative un patron-une plantation ;
-Les
stratégies envisagées pour garantir l’accès aux aliments pour la
pisciculture ; les autres facteurs que sont l’eau et les alevins étant
plus ou moins facilement accessibles ;
-La
perspective d’un partenariat public privé pour la mise en place d’une société
financière du monde rural ;
-Etc.
C’est sur un sentiment général de
satisfaction de part et d’autre que cette Journée inédite organisée par le
GICAM s’est achevée. Comme résultats, elle a permis aux membres du Gouvernement
d’éclairer les participants sur les programmes, les facilités et les
dispositions légales relatives aux questions foncières et à la promotion des
filières agricoles, pastorales et halieutiques. En retour, ceux-ci ont été
davantage informés sur les difficultés, les besoins et les propositions des acteurs
du monde agricole et particulièrement les chefs d’entreprises membres du GICAM.
Comme l’a indiqué le Ministre des
Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières à la fin des travaux, la
coalition public/privé au service du turbo agro-industriel préconisé par le
GICAM est désormais lancée !