Date : 25/09/2019 17:40
Les mandants
tripartites (Gouvernement, Employeurs et Travailleurs) ont fait la revue des
différents partenariats de compétence possibles sur la
migration en intégrant l’appui des partenaires au développement comme l’Agence
Française de Développement (AFD), l’UNESCO et l’Organisation Internationale
pour la Migration (OIM). C’était à l’occasion des consultations tripartites
pour la formulation de Partenariats pour les compétences et la migration en
Afrique Centrale, tenues du 16 au 18 septembre dernier à Yaoundé.
Des travaux de
groupes ont permis de dégager différents types de partenariats pour les
compétences et la migration et de retenir les idées qui pourraient être
réalisables. Bien plus, à travers des
exemples d’élaboration de fiches de partenariats de compétence, l’un des
projets proposé par le Groupe Employeurs du Cameroun sur la construction des
Centres de formation professionnels sous régionaux pour les migrants, a retenu
en premier l’attention des formateurs venus pour la plupart du Centre de
Formation de Turin, en Italie. Ces derniers fondent de gros espoirs sur la mise
en œuvre du plan d’action élaboré par le groupe, à court et à long terme pour
la satisfaction du Cameroun, de même que les autres pays auteurs des neuf (09)
autres projets sélectionnés. L’idée étant de faciliter l’insertion des
travailleurs et potentiels travailleurs migrants exerçant dans l’informel dans
leur pays d’origine, au travers d’une main d’œuvre qualifiée dans le pays de
destination, pour un partenariat gagnant-gagnant. Il a été retenu que la
dizaine de projets retenus fera l’objet de suivi à cours et à moyen termes,
pour la satisfaction des pays sélectionnés.
Durant trois jours
(03), la thématique de la migration et des compétences a fait l’objet
d’échanges sous diverses formes. Entre séances en plénière, ateliers pratiques,
exercices et jeux de rôles, les consultations tripartites pour la formulation
de Partenariats pour les compétences et la migration en Afrique Centrale,
abritées par l’Hôtel Mont Febé étaient organisées par le Département des Compétences et de l’Employabilité de l’Organisation
Internationale du Travail.
Ouverts par
l’allocution du Ministre du travail et de la Sécurité sociale, les travaux ont
débuté par une phase protocolaire. La tribune était ainsi offerte aux Employeurs,
qui pour la circonstance, étaient représentés par le Groupement, en la personne
du Secrétaire Exécutif du GICAM pour délivrer le mot de circonstance, en
présence des délégations venues de différents pays de la Communauté Economique
des Etats de l’Afrique Centrale.
Il faut le
rappeler, l’Afrique subsaharienne est la dernière grande région du monde où la
croissance démographique est supérieure à 2,5% par an. C’est en Afrique de
l’Ouest, en Afrique centrale et dans la région du Sahel que l’on trouve la plus
forte incidence de migrations peu ou pas qualifiées sur le continent africain.
En décembre 2018, les Etats membres de l’ONU ont adopté le Pacte mondial pour
les migrations à Marrakech qui consacre son Objectif 18 à la question des
investissements dans le développement des compétences et de la facilitation de
la reconnaissance des aptitudes, qualifications et compétences. L’idée qui en
ressort est que les Etats membres nouent des partenariats mondiaux de
compétences entre les pays dont l’objet est d’œuvrer au perfectionnement des
compétences des travailleurs dans le pays d’origine et des migrants dans le
pays de destination.
De manière
générale, le secteur minier, la construction, et les services attirent des
migrants qualifiés dont la plupart ont terminé leurs études secondaires ou leur
formation professionnelle, tandis que les moins qualifiés sont reversés dans
l’agriculture, les services domestiques, la construction ou dans le commerce
transfrontalier informel où ils sont parfois exploités et sans protection
sociale.
Partant de ces constats,
quatre (04) objectifs ont guidé ces assises :
-Partager les
connaissances et les bonnes pratiques sur la cohérence politique entre les
politiques de migrations et de formation professionnelle ;
-Evaluer le
potentiel de leur pays à bénéficier de partenariats pour les compétences en
faveur d’une migration plus équitable ;
-Renforcer les
capacités dans le domaine des compétences et de la migration ;
-Débattre et
identifier des pistes concrètes pour la formulation de partenariats pour les
compétences et la migration.
Dès lors, pour
mener à bien ces consultations et d’en sortir avec des éléments concrets pour
les six (06) pays invités (Cameroun, République Centrafriciane, Congo, République démocratique du Congo,
Guinée), les participants ont été entretenus sur l’identification, la formulation et la planification de la mise en
œuvre d’interventions tripartites, axées sur les droits sur mesure dans cinq
(5) grands domaines de partenariats : identification et anticipation des
compétences ; développement des compétences ; reconnaissance des
compétences ; orientation scolaire
et professionnelle ; partage de connaissances sur les compétences et la
migration.
Ce phénomène de
migration, comme le précise le groupe Employeurs, concerne tous les pays
d’Afrique centrale, le changement climatique en est d’ailleurs l’une des
causes. La feuille de route, comme l’a rappelé le Ministre du Travail et de la
Sécurité sociale, exige l’appui de tous les mandants et les partenaires au
développement, pour un cadre plus adéquat dans la gestion des compétences des travailleurs
migrants dans la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale, c’est essentiel,
en cette année du centenaire, pour davantage promouvoir le travail décent.