Date : 01/07/2019 17:31
Dans
le but de sensibiliser les employeurs sur les concepts de d’Assurance
Maladie Universelle (CSU) au Cameroun, d’Objectifs de Développement Durables (ODD)
et de Normes internationales du travail et leur impact sur le développement des
affaires, s’est tenu, un atelier de renforcement des capacités le lundi 24 juin
2019 au siège du GICAM.
Après
les commodités d’usage marquées par les propos introductifs du Secrétaire
Exécutif du GICAM et du Spécialiste du Bureau
Internationale du Travail
(BIT) en charge des activités des employeurs, 04 experts ont tour à tour,
entretenu les participants sur différentes thématiques contenues dans l’agenda
du jour.
En
prélude aux présentations des experts, les
objectifs de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ont été présentés. En
rappel, cet organisme vieux de 100 ans cette année 2019, a pour mission de
promouvoir le Travail Décent qui se définit comme l’accès des hommes et des
femmes à un travail convenablement rémunéré et productif, dans des conditions
de liberté, d’équité, de sécurité et de droits au travail. En cela, elle collabore
de manière étroite avec les organisations d’employeurs afin de créer les
conditions nécessaires à la prospérité des entreprises en modifiant
l'environnement dans lequel elles exercent leurs activités et en leur
fournissant des services pour améliorer leurs résultats respectifs.
Une
fenêtre a été ouverte sur le cadre normatif de L’OIT. En effet, l’organisation
compte en son sein 187 Etats membres ayant adopté 402 instruments au nombre
desquels figurent 190 conventions (77 à jour), 206 recommandations (86 à jour),
6 protocoles à jour. Ces normes sont adoptées par le Conseil
d’administration de l’OIT à la Conférence Internationale du Travail (CIT) dont
la tenue est annuelle. Cette dernière est composée des mandants tripartites qui
sont les organisations d’employeurs, les travailleurs et les Gouvernements.
En
outre, il a aussi été question de sensibiliser les employeurs sur les Objectifs de développement durable (ODD),
le travail décent et le rôle du secteur privé. Il en ressort que les
entreprises sont bien impliquées dans l’atteinte de ces objectifs. Les ODD sont
notamment reconnus par les acteurs
économiques et utilisés comme outil de valorisation de la démarche Responsabilité
Sociale des Entreprises. Une légère amélioration de l’emploi s’est faite au
Cameroun, notamment une croissance
relativement stable à un taux de 3 à 4% mais faiblement génératrice d’emplois
décents et le taux de sous-emploi reste encore élevé, soit de 79%. Face aux défis
liés à la pauvreté, l’inégalité, la
faim, la santé maternelle et infanto-juvénile, l’environnement ou la création
d’emplois décents demeure un vaste chantier qui a besoin de mains d’œuvre que
sont les entreprises.
Enfin,
la question portant sur la Couverture santé universelle (CSU) a été amplement débattue
par les participants, après l’exposé fait par l’expert en Protection sociale du
BIT qui a suscité de multiples interrogations. En effet, M. Dramane BATCHABI a
présenté l’Avant-projet de Loi instituant la Couverture Santé Universelle aux
employeurs. Sur le principe, Il s’agit de fournir à l’ensemble de la population,
l’accès aux services préventifs, curatifs, de réadaptation et de promotion de
la santé dont elle a besoin et que ces services soient de meilleure qualité. En
d’autres termes, les objectifs visés sont la création de la richesse, le renforcement
le capital humain, et le renforcement de la productivité. Deux éléments
méritent d’être pris en compte pour se faire : renforcer la disponibilité
des centres hospitaliers et organiser le financement de la demande en soins. Ce
dernier aspect interpelle particulièrement le GICAM, en tant qu’organisation
patronale la plus représentative, au travers de sa Commission sociale,
notamment les modalités des contributions de la CSU car le projet a des défis énormes
en termes de financement et de soutenabilité. Le rôle des employeurs est
capital dans la mise en œuvre de ce processus car le sujet concerne en premier
lieu les employeurs et les travailleurs. De plus, la réflexion sur l’organe de
gestion de ce système provoque toujours des débats.
Pour
mémoire, l’Avant-projet de la Loi institue le caractère obligatoire à l’affiliation
pour toute personne résidant sur le territoire camerounais. Ce texte prévoit la
création d’un établissement public de gestion de la CSU ; les modalités
d’organisation de cette dernière se feront par voie règlementaire et sa mise en
œuvre se fera de manière progressive.