Les positions du GICAM exposéesConsultation au titre de l’article 4 des statuts du FMI et cinquième revue du programme économique et financier (PEF) FMI-Cameroun

Consultation au titre de l’article 4 des statuts du FMI et cinquième revue du programme économique et financier (PEF) FMI-Cameroun

La salle de Conseils du GICAM à Douala été le lieu, ce jeudi 19 octobre 2023, d’une importante séance d’échanges entre une délégation du FMI conduite par Madame Cemile Sancak, Chef de mission pour le Cameroun et l’équipe du GICAM conduite par Madame Aline MBONO, Directrice Exécutive. 

Deux activités, conduites simultanément par FMI, servaient de prétexte à cet échange. Il s’agit de la cinquième revue du PEF en cours entre le Cameroun et FMI d’une part et la revue au titre de l’article 4 des statuts du FMI

L’intérêt de la rencontre, souhaitée par le FMI, était, comme à l’accoutumée, de recueillir le ressenti et les propositions du patronat sur un ensemble points en rapport avec la conjoncture économique nationale, la conduite de la politique économique et les perspectives à court et moyen termes. Plus spécifiquement, les échanges ont abordé les aspects relatifs aux voies et moyens pour une croissance économique résiliente, la transformation structurelle et la diversification de l’économie. Le GICAM a ainsi rappelé quelques-unes des propositions déjà formulées à différentes occasions sur ces questions, notamment :

  • La nécessité d’une réforme profonde de la politique fiscale, notamment la révision de la loi sur les incitations à l’investissement de 2013 qui, dans sa forme actuelle se solde en réalité par une perte fiscale nette pour l’État évaluée à plus de 150 milliards de FCFA depuis sa mise en œuvre.  Pour le GICAM les axes de révision de cette loi devrait aborder, spécifiquement, la limitation des secteurs bénéficiaires aux secteurs prioritaires de la stratégie de développement (Énergie, infrastructures, agribusiness, numérique), l’extension des régions bénéficiaires, combinée à une différenciation des mesures incitatives suivant le potentiel de la zone d’installation ; l’instauration de l’équité entre les nouveaux entrants et les entreprises existantes ; la limitation de la période d’exonération qui devrait tenir compte de l’évaluation effective et non pas d’une période prédéfinie ; la partialité de l’exonération plutôt qu’une exonération totale.
  • L’amélioration de l’offre en infrastructures, notamment énergétiques, routières et de télécommunication. Cela passe aussi par un financement plus durable de l’investissement public à travers une meilleure vulgarisation de la loi sur le partenariat public-privé et les opportunités qu’elle offre aux acteurs privés dans le financement du développement. 
  • Le renforcement de la coordination et de la cohérence de l’action gouvernementale en matière de formulation et mise en œuvre des politiques nationales ;
  • Le renforcement du dialogue public-privé qui passe par la réforme du CBF. Elle devrait se traduire par la mise en place d’une instance plus opérationnelle et un suivi plus rigoureux de la mise en œuvre des réformes du climat des affaires. Il s’agit également d’une meilleure implication du secteur privé dans la formulation et la mise en œuvre des stratégies de développement, en l’occurrence, l’implémentation de la politique d’import-substitution ;
  • La réforme du système judiciaire ;
  • L’amélioration de la qualité de la dépense publique ;
  • L’amélioration de la gouvernance et de la transparence dans le déploiement de l’administration publique.

C’est sur une note de satisfaction exprimée par l’équipe du FMI quant à la disponibilité et la pertinence des points de vue exprimées, que s’est achevée la rencontre.

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