CoopérationForum GICAM-Partenaires au Développement, Edition 3

Forum GICAM-Partenaires au Développement, Edition 3

La troisième édition du Forum GICAM-PARTENAIRES AU DÉVELOPPEMENT s’est tenue le 23 novembre 2021 sous la coprésidence du Président du GICAM, M. Célestin Tawamba et du Directeur Général de l'Économie au MINEPAT, M. Isaac Tamba. Cette édition avait pour objectif principal d’évaluer le niveau de mise en œuvre des recommandations issues de la précédente édition tout en consolidant la collaboration entamée entre le secteur privé et les partenaires au développement. 

 Il s’agissait également de manière générale d’inverser la tendance de l’environnement longtemps dominé par des relations uniquement à deux sens entre les pouvoirs publics et les partenaires au développement. Le but étant de s’assurer que les actions, les programmes et les opérations de ces Partenaires Techniques et Financiers (PTF) sur le terrain soient davantage connus du secteur privé et que celui-ci en tire le maximum de bénéfice en lien avec ces besoins réels.

Dans son propos de circonstance, au-delà de l’interpellation sur les hausses de coûts des matières premières importés et de la flambée des coûts du fret, le Président du GICAM s’est prononcé sur la nécessité d’ouvrir en urgence une réflexion profonde sur l’option de libéralisme en vigueur, prôné par l’OMC et sur la capacité du système commercial international à faire face à des crises majeures comme celle de la Covid-19.

Il a par ailleurs relevé la nécessité d’adapter les appuis des partenaires au développement au contexte économique du pays afin de garantir un impact réel sur le secteur privé et les populations. Des préoccupations relatives à l’environnement des affaires peu incitatif et plombé non seulement par d’innombrables facteurs liés notamment à la fiscalité inadaptée, aux infrastructures physiques insuffisantes ou inadaptées, à une insécurité juridique et judiciaire grandissante, mais également aux difficultés rencontrées dans le cadre de l’accès aux financements longs non-bancaires pour les Entreprises.

Le Directeur Général de l'Économie, représentant du MINEPAT a pour sa part relevé la bonne disposition du gouvernement à porter la contribution du secteur privé au PIB de 20 à 30% en canalisant les offres des partenaires, surtout dans le contexte actuel.

Au-delà des offres des partenaires et la nécessité de leur donner de nouvelles orientations, les échanges ont également porté sur les questions structurelles à adresser ainsi que les axes de convergence pour aboutir à un meilleur impact des actions des différents acteurs. A ce sujet, les aspects ayant retenu l’attention concernent notamment : 

Les conditions d’une inclusion économique à travers l’amélioration substantielle du climat des affaires (fiscalité ; risques juridique et judiciaire, questions de concurrence, questions d’infrastructures, gouvernance, finance inclusives…) ;

Les mesures d’urgence pour un véritable dialogue public privé structuré et bénéfique ;

La nécessité pour les PTF de travailler directement avec le secteur privé ;

La nécessité pour les pouvoirs publics d’adopter résolument une démarche plus productive à travers une meilleure gouvernance et transparence dans les dépenses publiques et les investissements, le rôle de facilitateur de plus en plus accentué ;

La nécessité d’adopter un système fiscal plus juste et efficient, adossé à une réforme substantielle du système foncier afin de permettre un développement plus inclusif de l’agro-industrie ;

La nécessité pour l'État de permettre au secteur privé d’investir de plus en plus dans des secteurs jusque-là tenus par le secteur public, à l’effet de créer davantage de richesses et relancer la croissance.

Depuis la tenue de la première édition en 2017, le GICAM a été accompagné dans ces projets principalement par le BIT, de l’UNICEF, du Système des Nations Unies, de la Banque mondiale, du GIZ, du PNUD et de l’Union Européenne.

En définitive, il ressort de cette rencontre la nécessité pour les PTF de changer d’approche dans le contexte actuel où les besoins des entreprises complexifient davantage. Il conviendrait ainsi que le rapprochement entre les PTF et le secteur privé soit davantage concrétisé et que le dialogue entre le secteur privé et le gouvernement soit repensé fondamentalement. 

Les attentes formulées à l’issu de cet échange a été orientées vers la mise en place d’un mécanisme bilatéral pouvant travailler sur les points de convergence, et les initiatives et projets du secteur privé pouvant avoir un impact plus perceptible, notamment :

La mise en place des ressources financières adaptées qui permettent un financement des investissements à long terme à un coût acceptable ;

Un accompagnement continu des acteurs du secteur privé pour renforcer leurs capacités managériales ;

La définition d’un mécanisme d’assistance technique plus adaptée ;

L’adoption par le secteur privé d’une attitude plus offensive en termes d’intéressement aux sollicitations des PTF et d’implication dans leurs actions ; 

Besoin pour le secteur privé d’être non seulement associé dans la définition et l’amélioration des interventions des PTF, en tant que demandeur mais également et surtout en tant qu’acteurs de premiers plans (identification des expertises disponibles à valoriser ou à former pour intégrer dans la base de données des PTF) ;

Définir des programmes d’appuis et de financement des partenaires plus adaptés au contexte camerounais et à la structuration de l’économie.

En conclusion, afin de faire écho des recommandations de cette rencontre, le GICAM se rapprochera du PTF à titre individuel pour examiner les différentes pistes et actions à mener à travers une matrice qui prend en compte les offres des PTF et les initiatives et projets du GICAM.


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