Rencontre MINTP – GICAML'apport du secteur privé dans le développement et la durabilité des infrastructures routières.

L'apport du secteur privé dans le développement et la durabilité des infrastructures routières.

Le vendredi 27 novembre 2020, il s’est tenu à Douala, au siège du Groupement Inter-Patronal du Cameroun, la rencontre de concertation entre le Ministre des Travaux Publics, Monsieur Emmanuel NGANOU DJOUMESSI et le secteur privé sous le thème "L'apport du secteur privé dans le développement et la durabilité des infrastructures routières". La rencontre s’est déroulée en présence de Monsieur Samuel IVAHA DIBOUA, Gouverneur de la Région du Littoral et de M. Benjamin MBOUTOU, Préfet du Département du Wouri.

Dans son mot de bienvenue, Monsieur Célestin TAWAMBA, Président du GICAM a resitué les enjeux du développement des infrastructures routières pour les entreprises. Il a ensuite salué les bonnes performances récentes du secteur mais a insisté sur les défis qui restent colossaux, s’agissant notamment de l’extension et de l’entretien du réseau de routes bitumées, de la planification du développement des infrastructures, de l’amélioration de la qualité des ouvrages et de la réduction des coûts et des délais de réalisation des travaux. 

En guise de pistes de solutions pour relever ces défis, le Président du GICAM a souligné la nécessité d’améliorer les procédures de la commande publique et principalement celles relatives à la maturation des projets. Il a clos son propos en insistant sur la problématique de la préférence nationale qui devrait être adressée avec plus de volontarisme de manière faire de la co-traitance en priorité un levier pour l’émergence des champions nationaux dans le secteur.

A la suite du Président du GICAM, M. Eric NJONG, Directeur Général de BUNS CAMEROUN, entreprise spécialisée dans les travaux de BTP est revenu en détails, dans un exposé fort illustré, sur la situation du secteur et sur les difficultés des entreprises. Le secteur affiche un taux de mortalité des PME particulièrement élevé, d’où la nécessité construire ensemble un cadre qui les protège au regard des enjeux.

Cette co-construction devra concerner la préparation et la passation des marchés publics, le traitement financier des marchés et particulièrement les délais de paiement qui plongent permanemment les PME du secteur dans les tensions de trésorerie, la catégorisation des entreprises, l’application de la préférence nationale, la construction des champions nationaux, le renforcement des instruments publics comme le MATGENIE, le LABOGENIE, le GENIE militaire et le renforcement de leur interaction avec les entreprises privées.

En réaction à ces deux interventions du secteur privé, Monsieur NGANOU DJOUMESSI, Ministre des Travaux Publics a réaffirmé l’engagement des pouvoirs publics à investir massivement dans les infrastructures malgré les écueils induites par les différentes crises. Conscient des enjeux économiques et sociaux, l’option du Gouvernement, notamment dans la stratégie nationale de développement 2020-2030, demeure de doter le tissu économique de supports physiques de qualité pour assurer son épanouissement, renforcer l’attractivité du pays, accompagner l’intégration nationale et porter l’externalisation des entreprises nationales dans la sous-région.

Cette volonté se heurte cependant aux résultats mitigés de l’implication des PME locales dont les performances restent globalement faibles en raison de grandes disparités techniques, financières et humaines. Adossé sur le Programme de connectivité par la route et sur le Plan directeur consensuel de transport en Afrique Centrale, la stratégie nationale met l’accent sur réhabilitation et l’entretien du réseau, la Protection du patrimoine et l’Extension du réseau routier.

Une efficiente stratégie arrêtée de concert avec le secteur privé est donc indispensable et devra s’appuyer sur des solutions innovantes dont certaines sont déjà expérimentées et approuvées par le MINTP. Pour la stabilisation des routes en terres, des produits sont déjà homologués. Pour le bitume, tripler les performances est réalisable en misant sur des substituts aux enrobés bitumés, notamment en valorisant les déchets plastiques dont notre pays est un grand producteur ou en ayant recours au béton de sol et autres approches Pro base.

Le membre du Gouvernement a ensuite décliné les attentes du Gouvernement à l’endroit du secteur privé notamment sa mobilisation pour :

  • Rendre disponibles les intrants et les stabilisants pour les solutions innovantes, 
  • Assurer la formation des personnels et l’acquisition des équipements appropriés
  • Mettre sur pied d’une usine de recyclage de déchets plastique et de production de l’asphalte en plastique
  • Accompagner le Labogénie dans la conduite de la recherche appliquée
  • Déployer deux projets pilotes devraient servir de galop d’essai aux solutions innovantes
  • Vulgariser ces techniques innovantes
  • Implanter des concasseurs mobiles pour la production de granulats

Pour promouvoir l’implication du secteur privé, le Gouvernement est disposé à fournir des garanties, notamment :

  • Son engagement politique et la stabilité des programmes et des priorités
  • L’existence d’un marché
  • Le libre accès à la commande publique
  • L’encadrement juridique des partenariats avec le secteur privé


L’allocution du Ministre des Travaux Publics a laissé place à une séance d’échanges avec les nombreux chefs d’entreprises qui ont fait le déplacement. Ont ainsi été apportés des éclairages sur :

  1. La problématique du coût des infrastructures routières et les réformes adoptées pour les optimiser. Li MINTP a notamment expliqué que les coûts dépendent notamment des options techniques telle que la vitesse de référence, la taille de la plateforme de référence et grevés par les indemnisations, les intérêts moratoires et la prise en compte des aménagements sociaux connexes)
  2. La situation de l’autoroute Yaoundé -Douala dont le ppp pour la réalisation de la seconde phase de l’autoroute Yaoundé – Douala a déjà vu la pré qualification de trois entreprises. Le DaO pour l’Appel d’Offres restreint est en cours de finalisation.
  3. L’application du principe de préférence nationale
  4. L’implication du MATGENIE dans la réalisation des travaux et sa capacité à soumissionner désormais aux marchés publics en tant qu’entreprise à capitaux publics
  5. Le fonctionnement du Fonds routier, ses différents guichets de ressources et les principes d’approvisionnement dont la centralisation des ressources au trésor public, les avances mensuelles de 5 milliards désormais reçues pour régler les décomptes des travaux d’entretien et la problématique de la couverture budgétaire.
  6. L’examen des décomptes qui s’effectue désormais en réunion de chantiers au lieu de réalisation des travaux 
  7. Le financement par les ressources locales dans le cadre d’une solution alternative que le GICAM pourra proposer
  8. Le financement de la recherche appliquée qui requiert des garanties sur l’utilisation des résultats et l’implication des institutions de formation et de recherche
  9. La catégorisation des entreprises dont la finalisation reste attendue mais qui ne met pas en défaut le principe de la libre concurrence
  10. L’appropriation des solutions innovantes par les structures et les responsables des services décentralisés du MINTP
  11. La qualité des aménagements de l’entrée Est de Douala pour lesquels l’entreprise des travaux a été appelée à apporter des correctifs
  12. L’interaction entre le MINTP et l’ANOR pour l’élaboration des normes touchant au BTP

C’est sur le constat d’une convergence de vues sur les enjeux et les défis du secteur routier, notamment en ce qui concerne le financement, que s’est achevée la rencontre entre le Ministre des Travaux Publics et les Chefs d’entreprises. Des perspectives ont été tracées pour une poursuite des échanges entre le MINTP et le GICAM notamment en ce qui concerne :

  • La question des coûts ;
  • L’information sur les calendriers de réalisation de certains chantiers prioritaires ;
  • La valorisation des opportunités d’investissement découlant des solutions innovantes désormais retenues dans la réalisation des travaux routiers.


Fait à Douala, le 27 novembre 2020.

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