RencontreLa vraie protection de l’emploi c’est la productivité

La vraie protection de l’emploi c’est la productivité

Toute entreprise quel que soit sa taille (TPE, PME, GE) devrait avoir un minimum de standards qui lui permettront de conserver ses emplois car en cas de crise, ce sont les meilleurs travailleurs qui survivent au sein de l’entreprise.

C’est le message fort de la rencontre d’échanges organisée par la Commission sociale, Emploi et Acquisitions des compétences du GICAM, à l’occasion de la 136ème fête du Travail. 

Cette problématique qui d’inscrit en droite ligne du thème proposé par le Gouvernement en cette Edition « Monde du travail :  lutte contre la Covid-19, protection des Emplois et productivité » a offert la tribune aux chefs d’entreprise, gestionnaires des ressources humaines et employés, de partager les responsabilités pour affronter ensemble, certaines contingences que l’on peut qualifier de causes exogènes à l’entreprise.

Il n’est pas redondant de rappeler le contexte actuel dans lequel évolue les entreprises ces dernières années comme l’a indiqué M. Manfred TIMBA, Directeur de Ressources Humaines de Total Energies. Quelques chiffres pour étayer ses propos permettent à suffisance de dessiner la photographie de la situation économique. Selon un rapport produit en 2020, 87% des entreprises ont diminué leurs effectifs depuis la survenance de la Covid-19, la crise russo-ukrainienne avec des répercussions de l’ordre de 25% sur le panier de la ménagère, le taux d’inflation observé de 3,3% depuis le mois de janvier 2022. 

Notons aussi, le rappelle-t-il, que les secteurs les plus impactés de cette crise relèvent de l’agroalimentaire, du pétrole et du blé dont la main d’œuvre est très souvent importante et où se mesure mieux la productivité. Le corollaire de tout ceci ce sont les coûts élevés des matières premières qui entrainent des charges énormes pour les entreprises et par conséquent, abouti à des mesures conservatoires comme la réduction des salaires, des salaires différés et même des licenciements.

De mémoire, la productivité est citée dans les cibles 2.3 des Objectifs de Développement Durables (agriculture et en particulier, agriculture de subsistance) et dans la cible 8.2 (productivité pour lutter contre la faim, faire progresser le travail décent et promouvoir la croissance économique plus simplement, cette dernière se définie comme le rapport entre le rendement et les facteurs qui permettent d’arriver. Pour l’Organisation Internationale du travail, le dialogue social est crucial dans tous les efforts visant à promouvoir la productivité.

Dans le même ordre d’idées, M. Alain Richard TAKAM de la société DIAGEO, a axé son intervention sur les instruments juridiques de protection de l’emploi tant sur le plan international que national. Ainsi, les conventions internationales dont huit (8) qui traitent des questions de protection et d’emploi, l’Assemblée nationale à travers des textes de lois sur les questions de l’emplois, les chambres sociales du ministère de la Justice ont été relevés. Plus près encore, le Code du Travail, les conventions collectives, les accords d’établissement, de branche bien que quasi-inexistants dans notre contexte. Les partenaires sociaux ont également leur rôle à jouer dans cette préservation de l’emploi via les plates forme tripartites, les délégués du personnel, ou encore des textes comme le règlement Intérieur, les Codes de conduite ou d’éthique. 

A contrario, M. Thierry OWONA, DRH de CAMRAIL, trouve que la protection de l’entreprise est capitale car c’est l’outil de production et il faut la protéger. Cette troisième intervention s’inscrivait en faux de tout ce qui avait été dit précédemment au crédit des employés. Pour lui, il convient de rappeler le rôle primordial des travailleurs dans l’atteinte des objectifs fixés par la société. Des astuces ont été données dans la foulée pour accroître cette productivité : des objectifs clairs et précis ; l’élaboration des plans d’actions, la répartition des tâches sans complaisance, l’amélioration des compétences des salariés, l’autoformation, une communicative positive, le relèvement les défis énergétiques, numériques, d’informatisation, de finance internationale, d’approvisionnements…

C’est avec beaucoup d’entrain que les participants ont enrichis les débats au cours desquels deux (02) théories s’opposaient : d’un côté les défis à relever pour la main d’œuvre qui devrait épouser la vision de l’entreprise et de l’autre côté, la proposition d’améliorer les conditions de vie des travailleurs pour une meilleure productivité. Dans un écosystème du monde du travail où s’imbriquent deux acteurs principaux, les travailleurs et les employeurs, autant il est recommandé d’avoir une vision à 360° de sa société pour le dirigeant, autant les employés doivent œuvrer au quotidien à performer pour rester compétitif.

En définitive, l’être humain qui est au cœur même de la productivité est un élément complexe. Cette réflexion, autant que d’autres sur des thématiques tout aussi intéressantes pourront se tenir en d’autres circonstances comme l’a rappelé la Présidente de la Commission sociale, Emploi et Acquisitions des compétence, Mme Emilienne BIBOUM.  L’occasion pour elle de rappeler les objectifs de cet organe technique d’employeurs du GICAM qui a relancé ses activités et qui œuvre aux côtés des travailleurs au travers du Cadre permanent de dialogue social bipartite mis en place depuis le 06 juillet 2021.


 

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