Chocs endogènes et mondialisationQuelles solutions des banques centrales pour sortir de la crise ?

Quelles solutions des banques centrales pour sortir de la crise ?

Au cours de la dernière décennie, les économies des pays en développement ont été confrontées à des chocs récurrents, allant de la crise des subprimes en 2008 à celle de la dette souveraine en Europe et, plus récemment, à la chute des cours des matières premières, notamment les hydrocarbures.
Ces chocs ont entrainé des effets dépressifs sur les performances économiques, notamment à travers le recul de la croissance économique, la détérioration des finances publiques et des comptes extérieurs, la dépréciation des monnaies, l’épuisement des avoirs de réserve et, plus globalement, l’accroissement des risques sur la stabilité financière.
Dans une large mesure, les pays y ont répondu en ajustant leurs politiques budgétaires, en accroissant leur endettement et en réformant leur système productif.
En complément de ces actions, les banques centrales ont accommodé leurs politiques monétaires, en vue de soutenir la croissance économique et desserrer la contrainte de financement des Etats et du secteur privé.
Au niveau de la zone CEMAC, les chefs d’Etats membres se sont réunis en sommet extraordinaire à Yaoundé le 23 décembre 2016 et ont adopté 21 résolutions pour juguler les effets néfastes de la récession économique et de la crise sécuritaire sur les économies de la sous-région.
Ces résolutions, qui visent également à restaurer une croissance forte, durable et inclusive en zone CEMAC, s’articulent autour de cinq grands piliers, à savoir : (i) la mise en place d’une politique budgétaire adéquate, notamment à la réduction significative du train de vie de l’Etat et la rationalisation des dépenses de transfert ; (ii) le renforcement de la politique monétaire et de la stabilité financière par le maintien de la parité fixe actuelle au regard de la situation des économies de la CEMAC ; (iii) le raffermissement de la coopération internationale avec les partenaires techniques et financiers ; (iv) la poursuite des réformes structurelles par la mise en œuvre d’une stratégie intégrée de diversification de l’économie des pays de la zone CEMAC ; (v) l’approfondissement de l’intégration régionale par le renforcement de l’union douanière, la libre circulation des personnes et le développement des projets intégrateurs à travers le programme économique régionale.
La conférence de haut niveau organisée par la BEAC sur le thème : « Les banques centrales face aux chocs exogènes : stratégies de sortie de crise », qui s’est tenue au Hilton Hôtel de Yaoundé le 25 janvier 2017, a permis d’esquisser les axes pour renforcer la politique monétaire et la stabilité financière et faire face aux chocs exogènes dans les pays en développement en général et en zone CEMAC en particulier. Y ont pris part les gouverneurs (ou leurs représentants) des banques centrales de la CEMAC, l’UEMOA, l’Algérie, le Burundi, le Cambodge, les Comores, le Maroc, la Mauritanie, le Nigéria, l’Ouganda, le Zimbabwe, la RDC, le Malawi, le Swaziland, et Sao Tome et Principe, les hauts responsables des administrations publiques des pays de la zone CEMAC chargés du pilotage de l’économie, les représentants du secteur privé dont le GICAM et d’éminents professeurs d’économie.
Les échanges étaient organisés autour de trois panels : (i) « Impact de la crise sur les économiques en développement » ; (ii) « Politiques budgétaires : quel rôle dans la gestion de la crise ?»  (iii) « Réponses des banques centrales face aux chocs exogènes ».
Le secrétaire exécutif du GICAM, représentant le secteur privé à cette conférence a, dans son intervention, mis l’accent sur les effets de la double crise économique et sécuritaire sur les entreprises en zone CEMAC, avant d’esquisser quelques recommandations d’abord à l’endroit de la BEAC, ensuite aux gouvernements des pays de la CEMAC.
Les autres recommandations se sont articulées autour de la nécessité pour les banques centrales des pays en développement de mettre en place des instruments de prévention des crises, la promptitude des réactions, la flexibilité des politiques et leur coordination et, enfin, la transparence des actions des responsables publics.



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