Date : 18/09/2020 19:18
C’est animé par la volonté de
mieux structurer le secteur des télécommunications et services connexes et
trouver ensemble des solutions pour une croissance inclusive que les acteurs de
ce secteur se sont réunis ce Mercredi 09 Septembre 2020 sur la plateforme Zoom
autour de Monsieur Célestin TAWAMBA, Président du GICAM a planté le décor.
S’il est vrai que le secteur des
télécommunications et services connexes se positionne aujourd’hui comme un secteur
à forte croissance avec une contribution au PIB réel de près de 9%, il n’en
demeure pas moins que les problématiques sont diverses et inhérentes notamment
au peu de dynamisme des instances de régulation, au rôle prépondérant de
l’opérateur historique, mais également à
la typologie variée et à l’interdépendance des entreprises de ce secteur.
Aussi, était-il nécessaire
d’instaurer des échanges intra secteur, afin d’adresser de manière cohérente
les difficultés spécifiques qui plombent le développement des entreprises du
secteur.
L’exposé de cadrage a été faite par Monsieur Abraham
KUATE, Chargés d’Etudes Economiques au GICAM autour des axes suivants : La cartographie des entreprises du
secteur des télécommunications et services connexes, leurs performances et leur
poids économique, ainsi que les problématiques de ce secteur d’activité (confère
présentation des entreprises du secteur télécommunications et services connexes).
Les échanges qui ont suivi ont
permis de mettre en lumière les
difficultés structurelles et spécifiques auxquelles les entreprises sont
confrontées, non sans donner la possibilité au président d’exhorter les
spécialistes du secteur à aboutir à des propositions concrètes pour davantage
consolider l’essor du secteur et permettre une croissance inclusive.
Ainsi, les préoccupations enregistrées au cours de ces
échanges tournaient autour des points suivants :
-
La question de la régulation ne stimule pas
l’explosion des initiatives privées. En outre le constat a été relevé que le
pays accuse un retard considérable, notamment sur le plan international. De plus l’on note que les actions de régulation sont
plus orientées vers les contenants (opérateur de téléphonie, FAI) au détriment
des autres acteurs opérant sur le segment des contenus et du cyber espace,
-
La question de l’accessibilité aux services
mobiles par les opérateurs alternatifs,
-
Le retard accusé par la réglementation du
secteur qui se trouve obsolète au regard de l’évolution des enjeux et de la technologie,
-
Les questions d’infrastructures, notamment la
fibre optique qui présente un énorme gap entre les capacités installées et
celles utilisées,
-
Les questions de concurrence avec l’opérateur
historique qui est en même temps le gestionnaire de la bande passante et un
concessionnaire au même titre que les entreprises du secteur privé,
-
La disponibilité insuffisante en qualité et en
quantité de la bande passante ainsi que le coût d’accès élevé,
-
La forte dépendance des entreprises bénéficiant
d’une concession à cette entreprise publique qui pratiquent des prix
rédhibitoires, plombant de ce fait la création de la valeur ajoutée,
-
La persistance d’une certaine instabilité et une
insécurité juridique et fiscale, de nature à renchérir les coûts d’accès aux
services de téléphonie et des services connexes.
Au rang des propositions faites
par les parties prenantes à cette rencontre, l’on retiendra :
-
La nécessité d’installer des conditions
favorables pour un dialogue franc non seulement intra-secteur mais surtout
entre différents acteurs pour un développement concerté et une amélioration de
la qualité des infrastructures et du service,
-
la stimulation de l’investissement par les
organes de régulation qui jouent leur rôle à fonds,
-
la libéralisation par le régulateur de la partie
service aux entreprises, permettant par exemple aux opérateurs de pouvoir
connecter leurs clients avec leurs propres réseaux de fibre optique,
-
la nécessité d’opérer une révision du dispositif
réglementaire qui régit ce secteur d’activités afin de booster les initiatives
privées, libérer les énergies, valoriser les contenus locaux, et in fine,
contribuer à l’instauration d’une saine concurrence,
Aux termes des échanges, le
Président du GICAM appelle tous les acteurs de ce secteur à un déploiement concerté
pour une meilleure structuration de ce secteur. Il les invite à se mobiliser
autour du Patronat pour construire des éléments de plaidoyer sur la base de
données fiables, d’arguments cohérents et structurés avec la participation de
toutes les parties prenantes.
Il a en outre rappelé que la
Commission Economie Numérique travaille dans ce sens afin de mieux adresser ses
questions et préparer un dialogue plus structuré avec les pouvoirs publics.
Ainsi, les intérêts de toutes les entreprises représentées dans ce secteur
d’activités seraient préservés dans la recherche d’une croissance plus
inclusive.
Télécharger la présentation de la rencontre sectorielle des télécommunications et services connexes